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Tourisme solidaire au Sénégal

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29 novembre 2009

RESUME DE NOS PROPOSITIONS

Un an après, en faisant notre auto-évaluation et en revenant sur notre site, nous constatons que celui-ci est peu lisible, que notre rapport est trop gros et nos propositions trop diffuses. Nous avons donc rédiger une synthèse de nos propositions pour un développement du tourisme solidaire au Sénégal.

Résumé de quelques recommandations pour un développement du tourisme solidaire au Sénégal.

A partir des pratiques des uns et des autres et de l’analyse des difficultés observées, nous pouvons résumer quelques unes des pratiques qui nous semblent intéressantes à développer.

Développer des investissements solidaires.

·        Pour investir et sortir du simple « don » qui peut créer une dépendance et des relations d’assistance, le recours à l’épargne solidaire et à l’emprunt constitue une piste intéressante à explorer (voir exemple de Fadidi Niombato), responsabilisant les organismes gestionnaire locaux avec le versement d’intérêts versés en nuitées et le remboursement du capital.

·        Le recours à des chantiers de construction internationale est aussi une manière de récolter des fonds et de bâtir la solidarité par l’échange, sans illusion toutefois sur les économies induites par l’apport de main d’œuvre  volontaire. (voir exemple de ICD Afrique)

Des équipements écologiquement et culturellement adaptés

·        La généralisation des constructions en matériaux locaux,

·        avec des équipements produits le plus possible localement,

·        en minimisant les importations d’équipements  fragiles et inadaptés (chasse d’eau, robinetterie, clôtures, literie, mobilier..),

·        le recours à l’énergie solaire pour l’électricité et l’eau chaude,

·        le recyclage des déchets et de l’eau de pluie,. 

représente des bonnes pratiques intéressantes à généraliser, à l’image du campement de ker bamboung.

Des prestations d’accueil intégré

·        L’accueil dans les réceptifs nécessite un certain professionnalisme, avec transparence des prix, affichés, information sur la gestion, sur qui fait quoi.

·        Les propositions d’activités de découverte du milieu et du pays, de rencontre avec la population, sans folklore, avec des guides locaux formés et reconnus, constituent le plus des séjours solidaires. L’expérience des visites de villages proposées par Faddidi Niombato ou celle de la découverte du milieu à Ker Bamboung constituent de bons exemples.

·        L’information (prix, moyens) ou la prise en  charge des questions de transport s’avèrent être un élément indispensable de l’accueil.

Des produits touristiques mixtes de circuit et de séjours

Il existe de nombreuses propositions commerciales de circuits de découverte solidaire.

À l’opposé, les réceptifs proposent des séjours et des activités sur place.

·        Des produits mixtes, 

·        avec un circuit entre deux à trois étapes seulement,

·        ou un séjour avec des excursions de découverte,

seraient moins fatigants que les circuits, permettant le temps de la découverte et du repos à chaque étape, et permettant tout de même une découverte plus large du pays ou d’une région.

·        Il permettrait aussi d’avoir recours à des guides locaux plutôt qu’à des guides itinérants qui alourdissent le coût des circuits de découverte.

Des actions collectives de promotion et de commercialisation

La commercialisation et la promotion sont déterminantes pour le développement des initiatives de tourisme solidaire. La mutualisation de moyens entre les différents opérateurs de ce tourisme apparaît incontournable :

·        Un catalogue commun des hébergements et des circuits solidaires,

·        la diffusion dans chaque réceptif d’information sur les autres réceptifs et sur les activités de découverte,

·        le regroupement des offres sur Internet, (site commun ou sinon au moins liens entre sites complémentaires),

·        la mise ne commun de carnets d’adresse, constituent des initiatives peu coûteuses et facilement réalisables.

·        Des prospections communes auprès des comités d’entreprises et des ONG peuvent multiplier les relais d’information importants en mutualisant les réseaux de diffusion.

Voir les coordonnées des structures que nous avons déjà recensées Pour vous amuser et vous faire une idée par vous mêmes, tapez "tourisme solidaire au sénégal" sur votre moteur de recherche et voyez où se trouve les informations utiles et claires parmi les 94000 réponses de google.

Des principes réalistes de gestion

·        L’intéressement à la gestion des personnes (GIE, SARL) travaillant sur place paraît être une bonne manière de maintenir une mobilisation dans le temps des partenaires, solidaires par contrat.

·        Une attention particulière au budget (10 % du coût à prévoir en entretien) et à l’organisation de l’entretien matériel semble une évidence qui hélas n’est pas toujours suivi d’effet.

Une participation concertée au développement local

·        La participation du tourisme solidaire au développement local peut prendre différentes formes : part du prix du séjour affecté à un fond de solidarité, participation des voyageurs à des travaux ou à des services sur place, apport de dons ou d’épargne aux projet locaux, apport de compétences, rencontres avec des ONG locales, et tout simplement rémunérations correctes des services produits par les travailleurs du pays…

·        Une information minimum sur les questions de développement s’avère tout de même nécessaire auprès des touristes pour éviter les maladresses, les relations d’assistance paternaliste ou charitable qui créent souvent plus de dégâts que d’effets positifs.

·        L’intégration des projets de développement dans un programme plus large de développement local, l’articulation entre les différents organismes de développement, la participation des populations et enfin, l’évaluation transparente de l’efficacité des actions de solidarité peuvent constituer quelques critères à prendre en compte pour la mise en œuvre pratique de la solidarité.

A chacun de voir ce qui peut l'interesser et de réagir à ces quelques propositions.

à bientôt

Une information simple des touristes sur le tourisme solidaire

Le tourisme solidaire reste très largement méconnu et nous n’avons trouvé aucune infirmation sur place, en dehors de nos recherches volontaires avant notre départ.

Une information de base sur le tourisme solidaire et ses déclinaisons dans la presse,  les agences, chez les transporteurs, dans les réceptifs classiques, chez les partenaires, dans les réceptifs solidaires,  sur place et en France., serait indispensable pour faire connaître le plus largement possible ce tourisme de rencontre, au-delà des labels, des chartes, des associations diverses et variées, des campements et des circuits proposés, avec des indicateurs de qualité simples pour le différencier des offres commerciales opportunistes.

Voir la liste des organismes de tourisme solidaire que nous avons recencés.

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29 novembre 2009

EVALUATION NOVEMBRE 2009

Évaluation un an après notre rapport d’étude sur le tourisme solidaire au Sénégal

Nous sommes partis, Françoise et moi, trois semaines en juillet 2008 pour expérimenter le tourisme solidaire au Sénégal. Nous avons pris contact avec de nombreuses associations travaillant à la promotion de ce type de tourisme, en particulier au Sénégal. Nous avons proposé nos services pour faire un retour de notre expérience.

Trois associations, particulièrement proches de nous, nous ont reçus et donné des contacts avant notre voyage : ICD Afrique, Faddidi Niombato, amitié Francette Hautes-Alpes Sénégal. D’autres nous ont contactés à distance  pour nous encourager, nous signaler des contacts ou nous proposer des rendez­-vous : Soleil Partage, Kaïcedrat, Chênes et Baobab, le CEVIED, Le FITS, ECHOWAYS,.. Toutes nous ont assurés être intéressées par notre démarche et curieuses de connaître nos impressions.

Nous avons créé un blog pour présenter notre projet, notre voyage et nos impressions http://senegalsolidaire.canalblog.com 

Sur place, nous avons visité 11 campements, discuté avec 18 animateurs ou responsables locaux et vécu un séjour qui nous a fortement intéressés, passionnés… et fatigués. Nous sommes ravis de cette expérience et des rencontres que nous avons vécues et nous remercions encore vivement tous nos interlocuteurs.

A notre retour, nous avons réalisé un petit  rapport (34 pages, sans doute trop gros), avec nos impressions, nos analyses et des propositions. Celui-ci a été mis en téléchargement sur le blog (Rapport complet à télécharger) ainsi que des documents pratiques (noscontactsSenegal2008aadresses de StructureTourismeSolidaire, comparatif de prix etc..) avec des photos d’illustration.

Nous avons envoyé par Internet ce travail à 45 structures en France, ainsi qu’à nos hôtes au Sénégal.

Nous avons aussi réalisé un diaporama sonorisé de 7 minutes sur notre voyage, et un autre plus didactique sur nos analyses du tourisme solidaire. Il a été montré trois fois à des groupes d’amis dont une des associations du 05 à Gap.

Un an après ces envois nous faisons un petit bilan de ce travail bénévole :

Notre blog a reçu 985 visites, avec une moyenne de 2,25 pages lues par visiteur.

Nous avons reçu de France une quinzaine de réactions à notre courrier :

Amitiés Francette Hautes Alpes Sénégal, Faddidi Niombato, ICD Afrique, FITS,  l'Association des Voyageurs et Voyagistes éco-responsables, Soleil partage, Uniterre, Ecotourisme France, Guide du routard, Départs, Jangalekat, ARVEL, EchoWay, Plate-forme commerce équitable, chêne et baobab.

Ces accusés de réception nous font part en général de leur accord avec ce que nous avons dit, du manière très brève pour certains, très aimables pour d’autres (sauf une exception plus longue et approfondie). Plusieurs gestionnaires de site Internet nous ont proposé de mettre notre contribution sur leur site WEB. C’était sympathique et utile mais à l’usage, nous avons trouvé difficile de retrouver notre article sur ces sites très complets et touffus.

Nous regrettons l’absence de réponse et de réaction de beaucoup de partenaires, en particuliers des tours opérateurs « solidaires » qui ont très peu répondu.

Une personne nous a contacté avant de partir au Sénégal pour préparer un séjour de groupe avec l’association DEPARTS, intéressée par nos contacts et nos impressions ; sans nouvelle depuis.

Nous ne savons pas si les associations, notamment nos partenaires de départ, ont pu utiliser notre contribution pour alimenter une réflexion collective entre leurs membres, ni même si elles les ont informés. Nous ne savons pas non plus si certaines de nos propositions, issues des constats fait lors de notre voyage, ont donné lieu à des évolutions dans les programmes de développement de ces associations.

Nous ne possédons donc pas toutes les informations nécessaires pour tirer un bilan définitif de notre petit travail bénévole.

Nous sommes effectivement déçus de ne pas avoir plus de retour d’informations critiques et de n’avoir pas eu plus de sollicitations.

En autocritique, nous pensons que notre travail « bénévole » était sans doute trop ambitieux et trop dense pour pouvoir être pris en compte par des associations déjà surchargées de projets à mener. Nous avons produit un travail de notre propre initiative, sans répondre à une demande précise de nos partenaires. Tous prétendent cependant être attentifs à l’avis qualitatif des voyageurs.

Nous aurions sans doute pu plus nous impliquer activement dans l’animation et la promotion de nos propositions. Mais nous ne souhaitions pas justement créer une association de plus (ce que nous dénonçons), ni interférer avec le travail mené par chacun au Sénégal ou en France avec force et dévouement. Notre souhait était de faire de passerelles entre campements, GIE, associations, agences, pour mutualiser des moyens, organiser des circuits vraiment solidaires, faire une promotion collective et des évaluations communes.

Nous avons sous estimé la difficulté de cette ambition, mais nous ne perdons pas l’espoir : Il faut laisser du temps au temps.

Nous vous transmettons ce bilan intermédiaire pour information, et en retour pour savoir si vous avez des informations à nous donner pour le compléter.

Merci d’avoir pris le temps de nous lire.

Cordialement

Françoise Noebes

Jean Horgues-Debat

10 novembre 2008

Quelques coordonnées utiles

Vous trouverez ci-joint trois tableau récapitulatifs de nos contacts, à compléter bien entendu.

  1. La liste des auberges et campements que nous avons utilisés cet été avec leurs coordonnées ainsi que la liste des personnes rencontrées qui nous ont laissé leurs coordonnées noscontactsSenegal2008
  2. La liste des sites internet que nous avons consultés sur le tourisme solidaire ou le développement au Sénégal : nous leur transmettons à tous nos impressions de voyage StructureTourismeSolidaire
10 novembre 2008

Une offre touristique alternative intéressante encore émiettée

Résumé des constats et propositions (1)

Le tourisme est une opportunité pour le développement.

D'une part c'est une activité économique qui génère des revenus (et des devises) et peut permettre à des territoires de moins dépendre de l'aide extérieure pour subvenir aux besoins essentiels des populations, de passer d'une logique d'assistance à une logique économique.

D'autre part le tourisme peut permettre la rencontre des peuples et des cultures, les échanges interpersonnels, l''enrichissement mutuel, qui contrairement aux biens de consommation constituent des activités inépuisables car renouvelables, répondant à un besoin humain essentiel.

De fait, le tourisme constitue une des activités économiques dominantes dans les échanges internationaux et en perpétuelle croissance. Au Sénégal, avec plus de 450000 touristes, ce secteur est la première source de devises pour le pays avant les phosphates et la pêche.

Cependant le tourisme de masse ou de luxe pose des problèmes du point de vue du développement durable. Il permet de créer des emplois sur place et aux touristes de se reposer. Mais une majorité des bénéfices ne servent pas au développement local. De plus, certaines formes de tourisme ne permettent pas la rencontre des cultures (tourisme « hors sol » identique sur toutes les plages du monde). Le « Sea sex and Sun » présente un modèle d'hyper consommation qui perturbe le milieu social, culturel et naturel du territoire d'accueil.

Des tourismes alternatifs tentent d'inventer d'autres modèles pour mieux satisfaire les besoins de rencontre et de découverte des touristes, préserver les milieux naturel et culturel d'accueil et maximiser les retombées économiques positives pour le territoire. Des expériences encore trop peu connues et trop peu nombreuses, se développent et méritent d'être analysées et soutenues, quel que soit leur nom; éco, équitables, intégrées ou solidaires...

Une offre alternative intéressante encore émiettée

Des Associations, des GIE, des communautés villageoises, des particuliers créent au Sénégal comme ailleurs des petits hébergements en dehors des grands complexes touristiques, petites auberges en ville ou campements en milieu rural, intégrés si possible dans l'environnement local : matériaux, architecture, emplois, etc. Une restauration « sénégalaise », souvent de qualité, est proposée sur place.

Des agences de voyage et des tour opérateurs proposent des circuits à la découverte du Sénégal « authentique », en dehors des complexes balnéaires, avec transports aménagés éventuels et hébergements dans des campements ou chez l'habitant.

La plupart essaie de favoriser l'emploi de personnel local et de développer des relations avec les activités agricoles, artisanales ou culturelles locales. La plupart proposent des activités de découverte de la vie des villages et de la culture locale, la rencontre avec les populations, avec la nature (réserves et parcs naturels), ou avec les projets de développement  ; associations, ONG et OCB (organisations communautaires de base)

Certaines de ces expériences consacrent une partie de leur bénéfice ou de leur chiffre d'affaire pour soutenir des projets d'équipement ou de développement des communautés locales, dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'environnement; de l'agriculture, de l'eau etc.

Cette nouvelle offre est très intéressante, sympathique et passionnante de par sa diversité et son dynamisme. Mais elle reste marginale et fragile. Le coté militant ne doit faire oublier les problèmes.

Cette offre est émiettée et n'apparaît pas au grand public. La multiplicité des chartes, des agences de voyage, des définitions de concepts fait qu'il nous a fallu du temps pour trouver les lieux d'hébergement que nous recherchions sur Internet et sur le Guide du routard.

Le manque de transparence de l'information ne permet pas de séparer ceux qui utilisent les concepts uniquement comme argument commercial des autres. Le mélange et le flou des concepts ne permettent pas d'avoir des indicateurs précis d'évaluation. La qualité de l'offre n'est pas non plus toujours à la hauteur des attentes ou de ce qui est annoncé, tant en ce qui concerne les hébergements que les activités proposées ou l'implication solidaire dans le développement local.

Chacun travaille comme il peut avec ses propres moyens et il semble y avoir peu de synergie entre les acteurs qui défendent pourtant des conceptions proches du tourisme alternatif.

Propositions

1. Une mise en réseau des différents acteurs serait susceptible de rendre l'offre plus lisible dans sa diversité. Pour cela, la mise en commun d'indicateurs d'évaluation, qui pourrait intégrer facultativement les différentes options, permettrait de disposer d'un outil commun de suivi de la qualité de l'offre et du public.

2. Un accord sur un ensemble commun minimum de prestations sur l'hébergement, la restauration, l'information et les activités permettrait à chaque responsable de faire évoluer son produit. En se groupant, des formations ou des groupements d'achat pourraient être envisagés dans l'intérêt de tous.

3. Une charte minimum sur la transparence de l'information serait de nature à réduire les écarts entre les discours et la réalité : indication des lieux d'accueil pour les circuits, indication des partenaires pour les activités, indication de la décomposition et de l'utilisation des recettes

4. Il ne s'agirait pas de créer une nouvelle organisation ni de formuler de grandes déclarations d'intention. La mise en place de ce réseau pourrait très concrètement définir une grille de prestation, une grille d'évaluation et une grille de transparence que chacun adopterait à son niveau. Un appui extérieur en formation et en communication serait de nature à soutenir la mobilisation des partenaires.

Qui peut prendre l'initiative d'organiser ces passerelles ? Un des partenaires, un premier collectif, une agence de voyage, un bailleur de fonds, une ONG ?


8 octobre 2008

Synthèse de nos réflexions et propositions (suite)

Des difficultés récurrentes de gestion

Les différents campements ou auberges se développent en qualité et en nombre. Les modalités de financement sont divers : privé, associatif, programme de coopération, etc. Les modes de gestion et d'organisation sont aussi divers : structure privée, SCI, groupement d'intérêt économique (les GIE sont une forme répandue au Sénégal d'entreprises collectives), association ou communauté villageoise. Le responsable de la gestion, souvent occidental, n'est pas toujours présent sur place et délègue à une équipe. Pour les campements, de 5 à 10 personnes en général travaillent : accueil et gestion, cuisine, ménage et entretien, services... avec des à-coups saisonniers comme dans l'hôtellerie classique, avec parfois des équipes plus réduites (Ninky Nanka), ou au contraire plus importante lorsque les activités de loisirs, de découvertes sont intégrées à la structure (Keur Bamboung).

Les prix varient du simple au double et restent bon marché pour les européens. Les plus chers sont en concurrence avec des équipements touristiques traditionnels. Ces prix restent hors de la portée de certaines bourses (jeunes et groupes). L'équilibre financier de ces équipements semble possible dans la plupart des cas sans pour autant atteindre des sommets.

Il existe en effet des difficultés récurrentes auxquelles sont confrontées la plupart de ces initiatives :

Le manque de capitaux pour construire un équipement de qualité, assurer la promotion et l'entretien est constaté et entraîne des difficultés. Si les coûts de construction sont relativement modestes vis à vis de la France, du fait de la mobilisation de la main d'oeuvre locale et des techniques de construction traditionnelle, certains équipements de confort (WC, panneau solaire, alimentation d'eau...) nécessitent des importations et entraînent des difficultés d'entretien que les responsables n'ont pas toujours les moyens de régler (le campement « Jantebi » est en vente faute de capitaux pour finir la salle de rencontre, le campement villageois de Palmarin Sessene a été fermé par le ministère en attendant une réhabilitation) : même les campements tout neufs sont confrontés à des difficultés (réfection de la toiture du restaurant à Niombato). Les fuites d'eau des toilettes représentent une bénédiction pour les plombiers locaux mais un gouffre pour les gestionnaires.

Enfin le caractère intéressé ou non de la gestion de ces équipements, la compétence et l'engagement du gestionnaire, peuvent souvent être sources de problèmes : conflits entre propriétaires, associations, gérants, personnels, famille élargie, qui peuvent déboucher sur des procès et des fermetures (La Palangrote) ou des dysfonctionnements (Palmarin).

Propositions

1. Des solutions intéressantes de gestion mixte publique/ privée sont expérimentées pour bénéficier d'un apport financier extérieur tout en laissant une responsabilité économique au gestionnaire.

2. Les budgets d'investissement étant souvent sous évalués demandent à être plus réalistes et la mise en place d'un budget prévisionnel de gestion est indispensable, avec un poste entretien suffisant (équivalent à 10% du coût de la construction).

3. Le choix et la formation du gestionnaire est un des facteurs clé de la réussite : intéressé financièrement pour rester motivé, extérieur aux alliances familiales locales pour garder une autorité sur les autres salariés, accueillant et rigoureux.

Une commercialisation insuffisante

Presque chaque auberge, chaque campement, chaque circuit est présent sur Internet. Les associations, le bouche à oreille et le Guide du routard notamment permettent à cette offre touristique de trouver des clients.

Ces clients sont divers : outre les routards individuels, les familles et les petits groupes de vacanciers, on trouve aussi les militants associatifs, les retraités bénévoles, les jeunes volontaires ou des responsables d'ONG qui profitent de leurs activités humanitaires pour visiter le pays. Il y a encore les expatriés et les citadins qui veulent se dépayser en cours d'année et les organisations professionnelles, internationales ou locales, qui recherchent des lieux de rencontre pour réfléchir, échanger, se former, etc.

Certains sites ont une notoriété car ils ont bénéficié d'une émission de télé (Keur Bamboung ) ou d'un soutien médiatique comme celui de Nicolas Hulot (Keur Cupaam) Cette diversité de public est difficile à toucher car le marché est segmenté. Internet n'est pas disponible partout et il y a peu d'informations papier sur place. Peu de sites renvoient sur les autres. L'information se diffuse dans le milieu des amis proches des associations partenaires. Les tentatives de diffusion par les agences de voyages classiques donnent peu de résultats. La diffusion par les agences spécialisées (éco ou solidaires) touche un public limité déjà motivé. Les tarifs pratiqués pour les circuits solidaires sont hors de portée de certains publics notamment des jeunes. Il manque une offre aux tarifs adaptés pour des groupes ou des personnes qui n'ont pas beaucoup de moyens.

Par rapport à la concurrence qui se développe rapidement, le tourisme alternatif a donc du mal à faire le plein et à proposer une réelle alternative au tourisme capitaliste de masse.

Propositions

1. Un regroupement des auberges ou campements d'éco tourisme solidaires paraît indispensable pour permettre une meilleure commercialisation : site Internet commun ou renvoi mutuel sur les sites partenaires, plaquette collective ou plaquettes et affiches diffusées localement par chacun.

2. Une mise en commun des carnets d'adresses pour des relances collectives. Des prospections seraient à organiser en commun en direction des différents publics repérés.

3. Un travail avec les nombreux guides locaux ou les transporteurs qui sont des prescripteurs serait à envisager.

4. Ne pas mettre la commercialisation uniquement sur des circuits. Entre les circuits complets et les séjours sédentaires dans un seul lieu, il y aurait la place pour des mini circuits avec trois ou quatre étapes de plusieurs jours, moins fatigantes qu'un circuit mais plus diversifiées qu'un séjour unique. Permettre des prestations à la carte et non pas imposer des tout compris dont certains publics ne veulent pas ou n'ont pas les moyens de s’offrir. Prévoir une offre de camping ou de groupe pour ceux qui ont peu de moyens.

Qui peut initier ce travail de commercialisation : chacun bien sûr, chacun peut prendre contact avec chacun et diffuser auprès des autres ? Un noyau ? Un soutien d'ONG ou de regroupement d'ONG ? D'un gouvernement ou d'une collectivité ?

Rapport complet à télécharger

Intégration progressive du tourisme dans une démarche de développement local durable

Il existe de véritables élans de générosité des Toubabs vis-à-vis du Sénégal et les Sénégalais savent faire des « projets » pour récolter des fonds auprès des associations et des ONG. Les projets s’appuient très souvent sur des « OCB », Organisations Communautaires de Base, et les communautés villageoises, avec des processus de décision démocratique (longs palabres) et des investissements collectifs de première nécessité : santé, éducation, eau, moulins à mil, petit maraîchage. Le mérite de ces initiatives réside dans leur caractère concret mais aussi dans les relations d’amitié entre les personnes du nord et du sud qu’elles permettent.

Ces points positifs ne doivent cependant pas occulter les limites et les dangers de ce type d’aide. Il y a tout d’abord les projets « bidon », qui ne sont qu’éphémères, portés par des sénégalais qui ne voient qu’un intérêt personnel à court terme sans engagement collectif dans le temps. Il y a aussi les projets prétextes des « toubabs » plus désireux de se faire financer un voyage à bon compte que d’aider le pays dans la durée (Nombre d’associations sont créées par des étudiants qui récoltent des fonds pour un stage, pour des projets parachutés et sans lendemain : il suffit de voir les sites « fantôme » sur Internet, abandonnés aussitôt le stage terminé). Il y a aussi les associations « amateurs » et/ou « paternalistes » qui entendent dicter aux autochtones ce qui est bon pour eux et utilisent des volontaires et des bénévoles « bon marché » pour manager les projets sur le terrain. L’intérêt de ces « stages » est peut-être de participer à la formation des jeunes européens et de créer du lien, mais pas de faire du développement local, qui demande de la technicité, de la formation et de l’expérience, avec une ouverture à l’interculturel et du développement. Peu d’ONG forment leurs volontaires à la langue locale alors que certaines associations (américaines !) prévoient un stage d‘immersion et de langue préalable de deux mois.

Les deux points les plus négatifs de l’aide sont l’émiettement et l’assistanat :

Chaque association est pressée, veut voir le résultat concret de son action, et de ce fait ne prend pas le temps d’un diagnostic territorial global des forces, des faiblesses et des acteurs locaux. Une véritable stratégie de développement ne peut faire l’économie d’un partenariat d’action avec les autres acteurs locaux, gouvernementaux, collectivités,  ssociations, ONG ou structures privées pour mutualiser les moyens, faciliter les synergies et inscrire le projet dans le long terme.

Le deuxième écueil est donc l’assistanat qui entretient l’illusion que les solutions ne peuvent venir que de l’argent récolté de l’extérieur ( un cadeau ne se refuse jamais !), mais la population locale ne se sent impliquée que pour « faire plaisir » au toubab quand il est là. La course au projet induit une irresponsabilité quand il n’alimente pas les détournements inévitables vu les différences de richesses.

Propositions

Sans prétendre avoir La solution à ces questions de développement, plusieurs principes pourraient être facilement appliqués pour éviter les plus grosses dérives :

1. Systématiser les diagnostics territoriaux avant toute intervention, avec la participation des acteurs du territoire et recensement des autres projets et intervenants. L’ARD, agence régionale de développement, établissement public sénégalais, a pour objectif de coordonner l’ensemble des interventions et de réaliser des plans locaux de développement. Il serait bon que les associations de développement et les ONG apportent leur contribution à ce travail plutôt que de travailler seules.

2. Apporter un minimum de formation interculturelle et au développement aux volontaires et aux bénévoles qui viennent sur place, et leur assurer aussi un encadrement suffisant pour ne pas les laisser seuls face aux difficultés de terrain. Des formations existent déjà et leur mutualisation inter associative serait à privilégier.

3. Enfin passer d’une logique d’« aide subvention » à une logique d’aide à l’investissement, par des apports de capitaux ou des prêts, de type micro crédits mais aussi finances solidaires pour les plus gros projets, permettrait de sortir du l’assistanat « cadeau » à un engagement économique plus risqué mais de ce fait plus économiquement porteur. Une mise en commun des expériences de financement alternatif serait intéressante à faire autour des projets de Faddidi Niombato, de la NEF, du CCFD et de bien d’autres.

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15 septembre 2008

les tarifs ?

Nous allions oubier de mettre à titre indicatif les tarifs des hébergements que nous avons utilisés. Il est diffcile  de faire des comparaisons puisque les prestations ne sont pas identiques, mais cela permet de se faire une idée des prix et du marché. Prix_des_hebergements

14 septembre 2008

Devoir de vacances : nos impressions sur le tourisme solidaire au sénégal

Enfin ! Nous avons fini de mettre noir sur blanc nos impressions, nos analyses et nos propositions suite à notre voyage...

Vous trouverez ci joint donc notre document VoyageSolidaireSenegal, sans photo pour qu'il ne soit pas trop lourd.

Il parait long mais les 4 premières pages en présentent un résumé.

Nous renvoyons à trois annexes :

  1. La liste des auberges et campements que nous avons utilisés cet été avec leurs coordonnées ainsi que la liste des personnes rencontrées qui nous ont laissé leurs coordonnées noscontactsSenegal2008
  2. La liste des sites internet que nous avons consultés sur le tourisme solidaire ou le développement au Sénégal : nous leur transmettons à tous nos impressions de voyage StructureTourismeSolidaire
  3. Enfin un document récapitulatif de définitions et de chartes sur le tourisme responsable, solidaire ou équitable, issues de différentes organisations (non exhaustif bien sûr)definitions_et_chartes

Merci de nous faire part de vos réactions.

Nous vous tiendrons informés des suites éventuelles apportées à ces réflexions. Merci encore à tous ceux qui nous ont accueillis ou informés.

1 septembre 2008

liste des auberges, des campements et des personnes rencontrés

Voici les coordonnées des lieux visités et des amis rencontrés. Il y a tous ceux que nous n'avons pas pu rencontrés et ceux dont nous n'avons pas les coordonnées. : noscontactsSenegal2008

2 août 2008

Arrivée à Gap à 20h30 mercredi trente juillet

2008_07_29____4Départ en taxi sous la pluie torrentielle mardi à 20H de l'institut français de Dakar 290708_01dakar                 où nous avons  (bien) mangé. avion via IBERIA via les Cnaries, changement à Madrid, pour Orly à 11h (il faut mériter les tarifs que nous avons obtenus : 470 euros AR), RER pour  de charles de Gaules, TGV pour Lyon, corail pour Valence et TER pour Gap, sous la chaleur mais avec climatisation..

Arrivée à la maison à 21h.. après une journée de voyage. plein de rêves africains dans la nuit sans moustique. Reste à trier les photos et à rédiger nos commentaires que nous vous communiquerons.

De retour en France , pendant une semaine, en nous réveillant le matin nous ne savions plus où nous étions (dans quel lit quel campement ?)................

28 juillet 2008

demain on rentre

On est à Popenguine depuis hier au campement Ker Cupaam http://www.popenguine.org/
Nous rentrons demain pour Dakar et l'avion à 22h55 heure locale.. retour Gap prévu !!! mercredi soir... Pas d'inquiètude pour l'Adrets, je devrai être là jeudi.. avant de repartir avec Eva et Marc ? pour la Lorraine vendredi.

Avant de venir ici nous avons passé deux nuits à "chênes et baobab"  Chenes_et_Baobabs02 http://www.chenes-baobabs.net/ à Nguekoch avec visite d'un village peulVILLAGE_PEUL_0_C_T2_DE_Ngu_kokh04

et du port de pèche de M'Bour.Mbour11  Mbour17

Les deux jours d'avant nous étions à Palmarin, dans un campement sympa même si ni éco ni solidaire www.djidjack.com/ 23070805djidjackpalmarin
car le campement villageois de Palmarin Sessene était fermé.
Pour remonter à notre dernier message de Ndangane, nous avons passé aussi deux jours sur une l'ile de Mar Lodj au www.bazoukdusaloum.com/ Mar_Lodj32
Nous attendons Gap pour vous donner tous nos commentaires et une sélection des 1216 photos... si tout va  bien.
bises Jean

J'ai piqué son sommeil à Jean: je dors comme un bébé ici !Lui prend des douches toute la nuit et cherche les moustiques sur la moustiquaire à la frontale!!! VIVE LES VACANCES !!!
Françoise

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Tourisme solidaire au Sénégal
  • Francoise et Jean, de Gap dans les Hautes Alpes, avons testé le tourisme solidaire au Sénégal en juillet 2008. Nous voulons partager avec vous nos réflexions pour un développement durable de ce type de tourisme alternatif. jeanhd@free.fr
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